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le séjour à Sisophon
et aussi :
la rencontre avec Panarith, par Ambroise
le déminage de la frontière, par Constant
l'arrivée au Cambodge, par Constant
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Par famille vendeville le 11 Avril 2014 à 11:39
la fête au centre de Sisophon, pour fêter l'arrivée des vacances et du nouvel an khmer
les officiels (maires, gouverneur de la province, directeur du lycée...)
la danse qui consiste à faire des tours de drapeaux en dansant
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Par famille vendeville le 25 Mars 2014 à 04:55
Point fort de notre voyage, nous avons séjourné une vingtaine de jours sur le centre scolaire Enfants du Mékong de Sisophon, et visité de nombreux programmes de filleuls dans la province pour rédiger des lettres aux parrains, et partagé la vie des jeunes du centre pendant ces quelques journées.
Qu’est-ce que le centre de Sisophon ?
Le centre scolaire Enfants du Mékong se trouve à Sisophon, capitale de la province du Banteay Manchey, au nord-ouest du Cambodge. C’est un endroit comme nulle part ailleurs : internat, école pour la diffusion de cours supplémentaires, et poste de pilotage pour l’ensemble des programmes de la région. Il est installé à l’écart du centre-ville dans un immense terrain ombragé et fleuri. Il y a plein d’élèves en uniforme qui circulent, les cahiers sous le bras ou le vélo à la main.
les bureaux
Martin Maindiaux, le directeur de ce centre, œuvre ici depuis 1997. Avec les équipes d’Enfants du Mékong, son dévouement et ses convictions, et il a mis sur pied ce petit village qui est devenu aujourd’hui une grande famille où des jeunes khmers de familles pauvres peuvent se consacrer à leurs études, et pour certains réapprendre à vivre.
A notre arrivée, nous sommes accueillis par des regards curieux, des sourires, des « hello » des jeunes. Après avoir préparé ce moment pendant plusieurs mois avec nos enfants, leurs écoles, et les bénévoles d’EDM, nous sommes émus d’être arrivés et conscients du peu de temps que nous avons ici pour comprendre un peu plus le Cambodge.
L’activité scolaire :
Le centre scolaire diffuse gratuitement des cours supplémentaires aux enfants qui n’ont pas les moyens de se les payer. Le système scolaire du Cambodge laisse à désirer : mal payés, les professeurs du collège et du lycée sont souvent démotivés et absents, ou bien, à la recherche de revenus complémentaires ils exercent un autre métier. Quand ils ont lieu, les cours sont minimalistes et les élèves doivent suivre des cours supplémentaires payants. Le centre de Sisophon est devenu une véritable école avec un directeur pédagogique, 35 enseignants, 447 élèves, et toute l’infrastructure scolaire. Le niveau y est excellent et la réputation ne cesse de grandir. Cette année, en 2014, ils sont 447 élèves, un chiffre en hausse tous les ans (30 nouveaux en 2012, 47 en 2013. Sur ce nombre, une quarantaine d’enfants sont parrainés, et il y en a 147 en foyers.
Le directeur pédagogique, M. Thith Thou nous accueille dans son bureau. Sur le mur, un immense emploi du temps égrène tous les cours de la semaine, et sur le bureau, une pile des derniers contrôles de géographie. Ce professeur de formation supervise le travail des enseignants et le programme de soutien scolaire. Il y a des cours d’anglais, de khmer, français, maths, chimie, biologie pour les grades 12, physique, informatique. Les enfants sont accueillis du grade 4 (CE2) au grade 12. Depuis quelques années, l’enseignement du français est obligatoire au centre dès la première année de collège (grade 7 - 5ème en France) car certains enseignements supérieurs font appel à de la terminologie en français : droit, médecine, … ou pour des jumelages pour des formations en France.
Les cours sont réservés aux enfants des familles pauvres. Il y a beaucoup de candidats, et EDM retient les enfants sur plusieurs critères : les revenus des familles sont pris en compte, et le niveau scolaire est vérifié avec un examen. La motivation reste le point le plus important car il faut s’inscrire dans le temps. Enfants et famille doivent être au rendez-vous.
L'emploi du temps est fait en fonction de l'emploi du temps du collège lycée O Ambel qui se trouve en face du centre, pour éviter les trous et remédier aux absences des professeurs. La journée est longue et remplie, les contrôles fréquents. Il y a cours du lundi matin au samedi midi sans interruption. Ici, pas de débat sur le temps scolaire, chaque heure de cours est un peu de futur gagné.
Au cours de nos visites des programmes, nous avons mesuré à quel point EDM est connu dans la région, et beaucoup d’enfants souhaitent venir étudier au centre (certaines familles envoient même leurs enfants à l’école à Sisophon dans l’espoir de pouvoir entrer au centre). Le projet d’EDM pour ces enfants est de leur donner leur chance en offrant un encadrement et un enseignement de qualité : les professeurs y sont mieux payés que dans les collèges et lycées, mais ils sont payés à l’heure de cours effective. Les élèves doivent montrer leur implication et des examens mensuels dans chaque matière permettent aux professeurs de suivre la progression des élèves et de maintenir une motivation. Il y a très rarement des exclusions, et si elles arrivent malheureusement, ce ne sera jamais seulement sur les notes mais sur l’ensemble de la motivation. Ici comme dans toute école, les parents sont informés en cas d’absentéisme, convoqués si besoin. Le directeur pédagogique qui a fait passer les entretiens de motivation connaît presque chaque enfant. Il garde porte ouverte si des jeunes ont besoin de lui parler.
Une école comme les autres :
Comme dans toutes les écoles, les enfants sont comme tous les élèves et doivent régulièrement être rappelés à l’ordre, comme partout. Dans le jardin, on voit de nombreux panneaux rappelant les règles de vie en société : ne pas grimper aux arbres, ne pas jeter les papiers par terre, ne pas cueillir les fleurs… en anglais en plus ! Régulièrement il y a des corvées de ramassage de papiers car beaucoup de papiers jonchent le sol, on jette tout dans de grands braseros et on fait brûler. Les téléphones portables et ordinateurs ne sont pas autorisés sur le centre, ni pour les élèves, ni pour les jeunes vivant en foyer. Le temps est au travail, et s’il y a des temps morts ils sont occupés autrement… la cueillette des mangues à la perche par exemple,… Et à tout moment les jeunes peuvent pousser la porte du bureau de M Thith Thou, ou de Martin.
Les cours commencent à 6 heures du matin, et finissent à 6 heures du soir. Il y a une pause entre 11 et 13 heures, mais l’activité s’arrête à peine : souvent les élèves viennent passer ce temps sur le centre, nous avons eu, dans notre petite maison , tous les jours ou presque la visite de groupes de petites filles et de petits garçons du primaire, pleins d’énergie, qui venaient partager avec nous (aux heures les plus chaudes !) parties de dominos, dessins, collages… Ils sont terriblement espiègles, et se débrouillent incroyablement bien en anglais.
Les équipements du centre :
Des salles de classe, une salle informatique avec 48 ordinateurs, une salle de danse, une salle de dessin, une bibliothèque, un laboratoire de langues (60 boxes). Ces salles ont souvent reçu des soutiens d’entreprises ou d’ONG (Accenture pour la salle informatique, Room to Read pour la bibliothèque). Lors de notre séjour nous avons vu aussi arriver des ballons de foot offerts par des journalistes sportifs, des survêtements pour les cours de karaté. Il y a beaucoup de dons, et le jeu en vaut la chandelle. Donner à ces jeunes la preuve que leur environnement compte est la preuve du respect qui leur est porté, et ce qu’ils donnent en retour est impressionnant de qualité. Il n’y a qu’à admirer les dessins affichés dans la salle de dessin, la grâce des jeunes filles lors des cours de danse, ou leur nombre pendant les cours de karaté, pour s’en convaincre.
les salles de danse et la bibliothèque
la salle informatique et le laboratoire de langues
Redonner leur chance aux jeunes :
Lorsqu’un enfant est en difficulté et qu’il ne peut poursuivre une scolarité générale, il peut bénéficier d’une orientation professionnelle, sur les conseils de l’équipe pédagogique et dans des structures collaborant avec EDM. L’orientation professionnelle n’est pas un échec, mais une autre chance pour les jeunes. Au Cambodge, les métiers qualifiés et de techniciens sont très prisés car le pays est en pleine reconstruction. Grâce à l’accompagnement de l’équipe et aux formations professionnelles soutenues ou proposées par EDM, les jeunes sont assurés d’avoir un métier en choisissant une formation professionnelle.
EDM collabore avec de nombreux centres de formation professionnelle (hôtellerie, couture, mécanique, instituteurs…). Mais le danger qui guette le pays est que ces jeunes, avec leur qualification, peuvent être tentés de regarder vers la Thaïlande car pour une qualification moindre, ils peuvent gagner un salaire équivalent ou supérieur aux salaires des diplômés de l’université au Cambodge. EDM et les divers organismes de formation les encouragent vivement à rester. De ce que nous avons pu comprendre, les élèves et filleuls d’EDM en sont conscients, pour ceux qui osent le dire, ils n’aiment pas l’idée d’aller travailler en Thaïlande car cet exil fait souvent du mal aux familles.
Les foyers :
C’est « l’internat » du centre. 143 collégiens et lycéens, de 12 à 23 ans sont accueillis en internat, répartis dans des foyers de 10 à 25 enfants, soit sur le centre lui-même, soit à l’extérieur dans les alentours. Chaque foyer est surveillé par un membre du « staff » du centre qui vit dans le foyer avec les jeunes. Dans les foyers Enfants 1 et Filles 2, ce sont des familles avec de jeunes enfants qui habitent avec les jeunes, recréant ainsi une ambiance familiale.
les travailleurs sociaux du centre - Rithy Chan - San Saphy - Sophaon Phon - Sryethouk Thaing - Malai Choeun - Voeun Vouy
Les foyers accueillent des jeunes qui sont tous parrainés, étant le plus dans le besoin financièrement ou familialement (familles éclatées, dont les parents sont morts ou partis, en Thaïlande ou ailleurs). Ils assistent aux cours du centre, et sont au lycée O Ambel, en face.
Dans les foyers, l’ambiance est à la vie collective, au respect des valeurs d’EDM, et au travail. Ils sont tous inscrits au centre scolaire, et se lèvent tôt pour être en cours à 6 h. Le soir, après le dîner, ils retravaillent, mais il faut éteindre à 22h au plus tard. La veille des contrôles, l’ambiance est particulièrement studieuse.
Foyer Enfants 1 : responsable M Rithy Chan
Foyer Enfants 2 : responsable Mme Sophoan
Filles 1 : responsable Mme Sida PRAK
Foyer filles 2 - responsable Mme Syna SEIN
Foyer Filles 3 - responsable Sreythouk THAING
Garçons 1 : Malai CHOEUN de 16 ans à 23 ans (grade 11 et grade 12)
Garçons 2 : 26 garçons, de 15 ans à 19 ans , de grade 9 à grade 11. Responsable Sophaon PHON
Sur le centre, il y a aussi un foyer d’étudiantes logeant dans une petite maison pouvant accueillir 6 étudiantes. Elles sont parrainées dans le cadre des programmes étudiants. Cette année elles sont 4, en études supérieures à Sisophon.
La vie dans les foyers :
Nous avons pris nos repas dans les foyers, et à deux ou trois et non pas en famille, afin d’être plus disponibles pour discuter avec eux. Le temps du repas est calme, et nous avons appris à ne pas trop chercher à nourrir la conversation à ce moment-là. Puis vers la fin du repas viennent des questions, des petites discussions, nous essayons d’en savoir plus sur leur famille, leurs goûts à l’école, leur vie dans le foyer. Les discussions sont un peu difficiles pour les jeunes qui ne parlent pas tous le français, et souvent à coté de nous nous avons les premiers de la classe en anglais ! C’est un peu frustrant de ne pas pouvoir échanger autant qu’on le souhaiterait, mais avec le temps, les langues se délient, et on sent les différents caractères des uns et des autres.
Certains ne viendront jamais nous parler, mais nous savons que nous sommes observés. Le repas est très simple : riz à chaque fois, et plat d’accompagnement avec légumes et quelques morceaux de viande ou de poisson. La cuisine est très bonne, mais pas très riche pour des jeunes en pleine croissance ! Nous avons mangé comme eux mais avons vite eu besoin d’un petit complément (pain le matin, lait pour les enfants, biscuits). Dès qu’ils le peuvent, les cuisiniers ajoutent du dessert, quelques fruits. Nous avons d’ailleurs été souvent gâtés par les cuisiniers avec des œufs, des petites grillades, et plein d’attentions. Du coup, à chaque fois que nous le pouvions, avons apporté des petits extras de fruit, de boissons, de pain, de biscuits... Il suffit de proposer un pain de mie-confiture en dessert pour que les jeunes soient contents et vous remercient mille fois !
Après le diner vient le temps des douches, lessives, devoirs. Il n’y a pas d’eau courante et les points d’eau se trouvent dehors. On se lave en prenant l’eau dans une citerne, comme partout dans les maisons au Cambodge. Les dortoirs sont très simples, une grande pièce où tous dorment des nattes déroulées pour la nuit, rangées le matin. Les ainés, dans les foyers de garçons, dorment par terre sur le plancher en bois. Les plus jeunes dorment sur des lits qui sont comme de grands planchers surélevés. Pour leurs affaires, elles sont rangées dans des casiers ou empilées dans un coin de la pièce.
Pendant plus de vingt jours passés sur le centre, nous avons pu connaître un peu de la vie de ces filleuls. Martin nous a glissé quelques mots sur leur histoire, car ils ne racontent que rarement leur vie, ou en quelques mots seulement, et toujours avec pudeur. Certains sont orphelins et n’ont qu’un parent pour s’occuper d’eux (grand-père, tante…), pour d’autres les parents sont partis en Thaïlande, ou sont incapables de s’occuper de leurs enfants. Certains aussi sont en danger chez eux car ils sont battus ou maltraités. Les filles sont particulièrement exposées. Pour tous, il était nécessaire qu’ils quittent leur maison pour étudier dans des conditions normales.
Reconstruire une vie collective
La vie au centre est comme celle d’une grande famille. Il y a des règles, des tours de rôle, les enfants font leur lessive, cuisinent le week-end quand la cuisinière n’est pas là, doivent respecter les horaires, prévenir quand ils sortent en fin de journée, et jamais la nuit. Le matin on se lève à 5h, (7 le week end), école et cours de 6h à 18 avec une pause de 11h à 13h. Le soir, à 18 heures, on assiste à la descente de drapeau (drapeau que nos enfants, Léopoldine et Ambroise allaient monter fidèlement à 7 heures). La descente des couleurs est un rendez-vous important pour Martin et les jeunes. Les jeunes chantent l’hymne national (c’est touchant et important, dans ce pays qui se reconstruit et mise sur cette nouvelle génération).
ll y a beaucoup de gaîté, les samedis après-midi et les dimanches sont des grands moments de temps libre, et d’activités diverses. Il y a souvent des fêtes. Lors de notre séjour, nous avons passé un grand week-end de trois jours avec eux, et une grande fête d’anniversaire pour les natifs de mars, deux jours de fêtes à la fin du mois pour marquer le début des vacances scolaires du nouvel an khmer.
Pendant plusieurs jours avaient lieu les festivités pour l’inauguration d’une nouvelle pagode à proximité. Une semaine de musique nocturne et psalmodies diverses hurlées dans des haut-parleurs dès 4 heures du matin nous ont un peu épuisés, mais le samedi et le dimanche, nous avons accompagné les enfants à l’immense « kermesse » de la pagode, avec leur responsable de foyer. Passé les offrandes et les prières, les enfants ont eu droit à quelques tours de manège et quelques fléchettes. Les papas n’ont pas brillé au chamboule tout mais les jeunes ont remporté quelques paquets de gâteaux, à grands cris de joie et d’excitation.
Bien sûr, tous ces jeunes sont loin de leur famille, en parcourant le centre nous avons lu sur des fenêtres ou sur quelque tableau, laissés par ci par là, quelques messages en anglais… « sometimes I want to cry », ou bien « I miss my family ». Et l’un d’eux de répondre… « I don’t miss my family ».
Les jeunes sont ici pour vivre une enfance la plus normale possible. Ils sont là pour se construire à l’abri de la misère et pour apprendre à transmettre plus tard. La vision d’EDM à long terme est très vivante, très tangible. Et en cela l’immensité du travail réalisé nous laisse songeurs et admiratifs car nous avons rencontré d’anciens filleuls qui se consacrent aujourd’hui à l’éducation des jeunes, notamment chez EDM. Nombreux sont ceux qui frappent à la porte d’EDM. Chaque jeune du centre est conscient de la chance qui lui est donnée.
Beaucoup d’entre eux ont envie de parler : nous avons été assaillis de questions, sur la France, sur notre voyage. Ils s’intéressent au monde qui les entoure, et le soutien et la correspondance avec leur parrain leur offre une ouverture sur le monde dont ils sont souvent avides. Leur écrire leur donne aussi l’occasion d’un contact individuel, pour eux qui vivent en collectivité longtemps dans l’année. Ils seront heureux de recevoir des lettres.
quelques instants de voyage avec des filles du foyer 1, la Birmanie, la Thaïlande, la neige en France...
Quelques mots des enfants :
Ambroise (7 ans):
Ce que j’ai aimé : j’ai aimé la bibliothèque parce qu’on peut choisir plein de livres et les ramener à la petite maison. J’ai aimé la fête où on a dansé, avec la musique. Ici les enfants ne sont pas vraiment comme les autres enfants parce que les filles venaient nous chercher pour jouer. Ils jouent beaucoup. On est souvent allé jouer dans le jardin sur les grandes branches qui font comme une balançoire. C’était drôle aussi de voir les élèves qui montaient sur les bureaux pendant la classe.
Et j’ai aimé surtout rencontrer notre filleul Panarith, j’aimerais qu’il vienne nous voir en France un jour.
Tous les enfants sont gentils avec nous. Les grandes filles essayaient de m’attraper quand elles me voyaient, et ça me faisait rire. Je n’ai pas beaucoup parlé avec les garçons, parce qu’ils parlent moins français que les filles. Mais sinon on peut se parler en langage des signes.
J’aimerais bien apprendre des langues comme eux.
Ce que j’ai le moins aimé c’était le bruit la nuit ; et il faisait très chaud la journée, c’était fatiguant.
Léopoldine (10 ans) :
Ce qui est différent ici :
On mangeait séparément dans des foyers et non pas tous ensemble en famille.
Les élèvent ici apprennent le français, et l’anglais, et c’est difficile. Ce qui est différent aussi ici c’est le lever du drapeau du Cambodge. C’est sérieux, mais après on se détend : Martin fait chanter les jeunes et parle avec eux.
Les enfants portent des uniformes (jupe, chemise blanche pour les filles, et pantalon noir pour les garçons), ce qui est permet qu’on ne se moque pas des vêtements.
Ils sont super gentils avec nous et nous font toujours plaisir, ils ne veulent pas qu’on les aide à débarrasser. Ils sont capables de sourire toujours même s’ils ne sont plus avec leurs parents, ils sont courageux.
Ce que j’ai aimé : j’ai bien aimé que les petites viennent tous les jours parce qu’elles rigolaient tout le temps, et j’ai aimé faire des jeux avec elles. C’était bien de faire des crêpes ensemble dans les foyers , d’aller à la bibliothèque parce qu’on voit d’autres enfants. C’est calme et j’aime ces livres, en plus il fait frais. J’ai aussi aimé voir les filles pendant leurs cours de danse, et celles qui font des très beaux dessins.
J’ai aimé la fête où on a dansé, et mis la musique. Les enfants s’offrent des petits cadeaux pour les anniversaires, des bonbons, des montres, des sucettes.
Constant (12 ans)
J’ai été frappé par la générosité de tous ceux qui vivent ici. La bibliothécaire nous a donné plusieurs fois des mangues, nous avions toujours un petit plus pour nous aux repas. Les jeunes voulaient toujours nous aider, nous emmener au marché, mais ne voulaient jamais qu’on les aide. Ils sont très serviables.
Ils ont des histoires différentes mais cela ne les empêche pas d’être gentils. Je suis étonné de voir comment ils arrivent à être normaux et à avoir une vie normale même avec des histoires très difficiles. J’ai découvert qu’il peut y avoir des familles différentes, que certains enfants n’ont que leurs grands-parents, leurs tantes, ou leurs grands-frères et grandes sœurs, et qu’ils acceptent quand même cela. Ici aussi au centre, j’ai l’impression que c’est une grande famille.
Nous avons passé des très beaux moments en faisant les crêpes et aux anniversaires.
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Les parrains peuvent être fiers de leurs filleuls car ces jeunes donnent beaucoup. Ils sont précieux, pour EDM et pour Martin. Pour les parrains qui peuvent avoir la chance de rencontrer leur filleul et venir visiter Sisophon, c’est un endroit fantastique, dont on ne part pas sans y laisser un peu de soi-même.
6 commentaires -
Par famille vendeville le 7 Mars 2014 à 14:18
Nous sommes actuellement au centre Enfants du Mékong de Sisophon, dans la province du banteay mancheay, au nord est du pays. Nous allons passer 15 journées dans ce centre qui accueille des enfants en foyer (sorte d'internats) et des externes aussi dans la journée. Le centre diffuse des cours de soutien le matin , le soir, et pendant les trous si les enfants n'ont pas cours.
Notre mission consiste à visiter les différents programmes de soutien des enfants, et ainsi donner des nouvelles générales ou plus ciblées aux parrains. ET après il faut après rédiger les rapports. Notre planning est serré, nous avons au moins un déplacement tous les jours, parfois pour nous deux Etienne et moi, parfois avec les enfants. Les journées sont très remplies et la chaleur (du jamais vu pour nous, 38 degrés, pas de vent) n'aide pas à l'efficacité.
La priorité est de passer du temps avec les enfants du centre. (il y en 446 la journée et 147 en foyer), de faire connaissance, de s'informer sur leur histoire, et de parler de leurs projets. Ils sont tous des histoires difficiles, mais ce sont des enfants comme les autres, qui aiment rire, jouer, ils ont en plus d'aimer aller vers les autres. Nous sommes littéralement assaillis par leurs sourire, leur curiosité, leurs rires. Ces jeunes sont précieux.
Les enfants (les nôtres) essaient de tenir le choc de la chaleur. Ce n'est pas facile non plus de rester seuls toute la journée quand nous partons et de prendre conscience du temps que nous avons ici. Il faut les inciter à aller vers les autres enfants, et ce n'est toujours miraculeux, avec la barrière de la langue et aussi un peu de timidité tout de même.
Nous vous en dirons plus sur l'activité et les programmes d'enfants du Mékong au fur et à mesure de nos visites. Pour l'instant, la tâche réalisée ici à Sisophon se révèle tout simplement gigantesque. Cela relève d'une incroyable vision d'avenir, de patience, de rigueur, et de cohésion. Le directeur du centre œuvre ici sans relâche depuis 15 ans et a désormais un petit village d'Astérix, comme il se plait à le dire.
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