• la vie des filleuls

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  • La commune de Rokathmey se trouve au nord-ouest du Cambodge, dans la province du Banteay Meanchy/ Cette région rurale, proche de la frontière avec la Thaïlande est très sèche et pauvre. Elle souffre d’une faible activité économique et, du fait de l’absence de travail, d’un risque d’exil vers la Thaïlande.

    Cette commune en elle-même est assez habitée, elle compte plusieurs petits villages qui se jouxtent. Les maisons en bois, nombreuses, sont souvent, entourées de bandes de terre qui font de petits jardins à la saison des pluies. Les habitants y font pousser quelques bananes, de la citronnelle, quelques légumes. Dans le village de Rokathmey, autour de la grande place centrale, se trouvent une pagode et un marché couvert.

          

    Les foyers de lycéens de Rokathmey

    Les foyers de lycéens de Rokathmey

                                  

    Cette commune souffre aussi d’un réseau de routes encore très mauvaises. Les routes sont en terre, souvent défoncées, et se transforment en bourbier à la saison des pluies. Pour les écoliers, on se déplace en vélo pour parcourir les distances entre la maison et l’école.

    Le lycée-collège se trouve sur le village de Steung, juste à coté. Seul lycée des environs, il attire des jeunes qui habitent à 15, 20 ou 30 km.

                  

    Les foyers de lycéens de Rokathmey

    Les foyers de lycéens de Rokathmey

     

    Pour les jeunes, étudier signifie affronter beaucoup d’obstacles, tous les jours, pendant plusieurs années. La pauvreté pousse beaucoup de jeunes à arrêter l’école tôt, vers 14 ans, pour aller travailler ou partir en Thaïlande. Les distances pour venir au lycée sont difficiles et très vite insurmontables. Une heure de vélo quotidienne, par des routes mauvaises, dans la pluie et la boue, ou une chaleur assommante, vient vite à bout des bonnes résolutions. Souvent les jeunes choisissent d’eux-mêmes d’aider leur famille, soit en restant à la maison, soit en gagnant leur vie.

    Les aider, ici, signifie d’abord les rapprocher de leur école. Dans cette commune, EDM loue des foyers pour loger les jeunes qui en font la demande, sous l’impulsion souvent d’un professeur du lycée. Ces jeunes ne sont pas parrainés mais l’aide est apportée directement par EDM par le financement du logement et les visites régulières des foyers.

    Aujourd’hui, EDM a créé six foyers, six petites maisons en bois, qui sont louées. Il y a 88 jeunes, dont 55 filles (4 foyers) et 33 garçons (2 foyers), du grade 9 au grade 12 (la 3ème à la terminale).

     

     

     

    Les foyers de lycéens de Rokathmey

     

     

     

    Les foyers de lycéens de Rokathmey

     Le foyer Garçons 1

     

             Les foyers de lycéens de Rokathmey               

    Le foyer Garçons 2

     

    EDM fournit le logement (eau, électricité, charbon, 7 kg de riz par personne et par mois). Il n’y a pas d’eau courante, il faire bouillir l’eau de la mare ou du puits. EDM distribue également du matériel scolaire (cahiers, stylos) à la rentrée scolaire). Les jeunes ne touchent pas d’argent.

    Le suivi individuel des jeunes, la surveillance et la sécurité la nuit se font par l’intermédiaire du professeur du lycée qui sert de référent. EDM les visite tous les mois.

    Lors de notre visite, nous avons pu discuter avec ces jeunes. Pour eux les foyers représentent la seule solution pour pouvoir envisager d’aller jusqu’au bac. S’ils ont une vie communautaire, cuisinent ensemble, cultivent un bout de jardin à la saison des pluies, les conditions de vie sont quand même spartiates, et ces jeunes sont longtemps loin de leur famille. Dans les foyers parfois petits, où les garçons plus que les filles vivent dans une grande promiscuité, il peut y avoir des tensions et il faudra les surmonter.

     

    Les foyers de lycéens de Rokathmey

    Les foyers de lycéens de Rokathmey

                

    Les foyers de lycéens de Rokathmey

     

    Les jeunes dorment au sol, sur des nattes, sous une moustiquaire. Ils roulent leurs affaires contre le mur dans la journée.                                 

    Pour des problèmes de sécurité, les filles ne peuvent pas dormir sur la terrasse, et doivent dormir toutes fenêtres et portes fermées, dans la pièce il doit faire pas moins de 35 degrés.

    Les repas sont simples, et assez frugaux. Les assiettes de riz sont agrémentées de soupe, de légumes ou d’herbes, souvent délicieuses, mais rarement de gros morceaux de viande, et le régime est quand même serré. Même si ces jeunes n’ont pas l’appétit ou la taille de nos adolescents occidentaux, on imagine sans peine qu’ils apprécieraient quelques extras.

     

     

    Les foyers de lycéens de Rokathmey

    Pour gagner un peu d’argent, les garçons récupèrent les fonds de casserole de riz, le font sécher, et le vendent comme nourriture pour les cochons.    


    Le rôle que jouent ces foyers dans l’aide à la scolarisation est important, et s’insère dans une chaîne cohérente et solidaire. En effet, c’est sous l’impulsion d’un professeur que ces foyers s’ouvrent. Lorsqu’ils repèrent des jeunes d’un bon niveau, qui risquent d’abandonner l’école, les professeurs peuvent faire appel à EDM pour constituer un foyer. Une fois constitué, le foyer est surveillé par le professeur.

    Pour ces jeunes, être proche du lycée est extrêmement positif car ils quittent un environnement où même s’ils y sont bien traités, ils sont tentés de ne pas étudier. Ils aident à la maison, spontanément, et risquent de se désintéresser de leurs études. Une fois dans un foyer, ils ont peu de distractions, ils sont poussés à travailler, et il peut s’opérer une émulation. Ces jeunes sont aussi informés des forums tenus par EDM sur l’orientation et les métiers, et ont ainsi plus d’outils pour s’imaginer des études supérieures et un métier. Leur volonté et leur ténacité feront le reste.

     

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  • Nous avons pu visiter les filleuls dits "isolés" (c'est à dire n'étant pas rattachés à une école ou à un centre particulier) de la ville de Battambang, ils sont 9 au total dans le secteur couvert par le programme 7_01. Ce programme vise trois 3 collégiens, 5 lycéens, et un étudiant.

    Les trois jeunes filles à qui nous avons rendu visite sont d’anciennes filleules du programme 7-12 de Sispohon. Ces familles ont récemment déménagé à Battambang, ce sont les sœurs de Don Bosco de Battambang qui les ont relogées dans une ruelle de Battambang, elles sont toutes trois voisines.

      

    SREYECH a 14 ans, elle est en grade 8 (4ème). Sur le mur près de l’entrée est affiché son certificat d’école primaire.

    Elle vit avec sa grand-mère dans une maison en dur de plain-pied, dans une ruelle de Battambang.

    Les Filleuls "isolés" de Battambang

    Toutes deux nous accueillent avec chaleur. Dans un très bon français, la grand-mère, qui me dit s’appeler « Marie » nous invite à nous abriter du soleil dans la maison. Il y fait à peine plus frais, mais le ventilateur mis en route pour l’occasion allège un peu l’atmosphère. Sreyech se tient un peu à l’écart, discrète et interrogative. Dans la seule pièce de la maison, des portraits de cette famille racontent l’histoire du Cambodge et la pauvreté d’aujourd’hui. Une grande croix surmontée d’un christ et d’autres images pieuses, des portraits de prêtres de la paroisse d’autrefois rappellent un passé lourdement enfoui ; à coté du portrait de la grand-mère,  le portrait du grand-père « Pierre », décédé il y a trois mois, et qui manque cruellement à la maison. Enfin, tout au bout, un diplôme de secrétariat de l’école Don Bosco décerné en 1983 à l’une des tantes de Sreyech nous ramène dans la réalité du Cambodge d’aujourd’hui.

    Sa tante a pu bénéficier d’une formation autrefois, la mère de Sreyech n’a pas eu cette chance. Il y a plusieurs années, la famille est partie à Phnom Penh, sa mère, son père, et les deux petits frères, laissant Sreyech à la charge de ses parents. Aujourd’hui c’est sa grand-mère, veuve, qui compte sur sa petite fille. La famille revient aux vacances de noël, mais ils ne reviendront pas pour le nouvel an khmer en avril prochain.

    Sreyech est parrainée depuis 2013. Elle aime l’école, et souhaite avoir son baccalauréat pour être secrétaire. Elle espère pouvoir entrer, comme sa tante autrefois, à l’école de secrétariat Don Bosco à Phnom Penh. Sreyech s’imagine avec un métier qu’elle aime, mais elle est jeune et ce futur-là est encore lointain. Le parrainage est très important pour elle, elle aime beaucoup recevoir des lettres mais n’en reçoit pas souvent. Des nouvelles de son parrain peuvent donner du corps à son quotidien. Cette petite famille, vivant certes au milieu d’une ruelle animée, avec un voisinage proche, entrant et sortant, est aujourd’hui marquée par le deuil et notre visite a été importante pour eux.

    Les Filleuls "isolés" de Battambang

     

     

    Un peu plus loin dans cette même ruelle vit Sreymom.

     Les Filleuls "isolés" de Battambang

    Les Filleuls "isolés" de Battambang

    Elle est en grade 10, elle a 16 ans. Elle vit avec ses parents . La maison est très simple, et bien tenue, sa maman ne travaille pas. Un peu d’électricité alimente le ventilateur qui fait ici encore, office d’invité irremplaçable. Les trois ainés travaillent et ont quitté l’école avant le bac. Le père est maçon journalier. Sreymom va à l’école à Battambang, avec son père qui l’emmène en moto au lycée lorsqu’il part travailler. Elle est parrainée depuis un an, et contrairement à ses frères et sœurs, elle souhaite avoir son bac et devenir secrétaire. Le parrainage représente pour elle une chance immense, dans cette famille unie et attentionnée, mais trop pauvre pour mener ses enfants jusqu’au bac et au-delà.

     

    Sa voisine LEAKNA, 17 ans, également parrainée, vient nous saluer, et nous la rejoignons.  

    Les Filleuls "isolés" de Battambang

    Leakna est en grade 11, elle est parrainée depuis le grade 10. Dans la maison vivent sa maman, son beau-père, sa grand-mère, sa petite sœur de 13 ans, et son petit frère de 6 ans. Son beau-père est chauffeur du curé de la paroisse, et sa mère est vendeuse de gâteaux et de confiseries. Ils se disputent souvent, et ne cohabitent plus que rarement sous le même toit. Trois heures par jour, Leakna s’occupe de sa grand-mère invalide depuis 17 ans. Cette petite femme, assise par terre sur une natte toute la journée souffre de la chaleur sous le toit en taule ondulée. Leakna est tendue : la grand-mère nous explique que la vie au lycée est difficile car les résultats de Leakna ont chuté cette année. Apparemment, certains élèvent paieraient les professeurs pour avoir de meilleures notes. Elle a plus que jamais besoin de son parrainage qui lui donne le droit de s’imaginer un avenir à elle.

     

     Le système scolaire au Cambodge :

     Le système scolaire est particulièrement inégalitaire au Cambodge, où les professeurs, mal payés, sont souvent absents, ou exercent parfois un autre métier. Comme les cour magistraux sont très légers et ont lieu devant des classes surchargées (entre 45 et 60 élèves), le seul moyen pour avoir le niveau requis au baccalauréat est de prendre des cours supplémentaires au collège. Mais cela  coûte cher : entre 500 et 1000 Riels par cours (10 à 15 à 40 centime d'Euros par cours, ce qui chiffre vite si on met trois cours par semaine pour les cours les plus importants - un salaire moyen est de 50 à 100 USD par mois). EDM parraine des enfants d'écoles et de collège-lycée. Au primaire, le parrainage est de 50 000 Riels et un sac de cosmétiques divers. Certaines familles les plus en grande difficulté reçoivent aussi du riz. Pour les collégiens, le montant est de de 70 000 Riels par mois. Cette somme doit pouvoir être utilisée pour les cours supplémentaires indispensables.

    Ces trois filleules reçoivent 70 000 riels par mois. La distribution a lieu une fois par mois à l’école pédagogique (centre de formation) de Battambang, ce qui leur permet un contact quotidien avec l'équipe d'EDM et d'avoir connaissance du programme étudiants. 

      

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