• « Fallait y penser ! » : (conseils pratiques – matériel)

    Au fil du voyage, nous avons fait quelques constats, et quand c’était possible, comblé quelques manques. Voici une liste de « on aurait pu faire autrement », et de « ça vaut vraiment la peine ».

     

    SANTE :

    Les antibiotiques sont essentiels : au palmarès de la famille en six mois : une intoxication alimentaire, deux angines, deux otites, toutes finalement soignées avec des antibiotiques. De même pour un orgelet, trois jours de traitement simplement antiseptique ont été totalement inefficaces, donc on est passé au collyre antibiotique. Cela vaut donc la peine d’insister auprès du médecin traitant pour qu’il fasse une ordonnance de collyre antibio.

    Il faut prévoir large, mais on peut racheter des antibiotiques à large spectre : à Bangkok : toutes les pharmacies vendent les antibiotiques type amoxicilline. Très bonne pharmacie : la Pharmacie de la gare à Phnom Penh. En Malaise et Singapour on trouve de tout sans aucun problème.

    De façon générale, pour refaire ses stocks de médoc, il ne faut pas compter sur la Birmanie ou les campagnes Cambodgiennes. C’est plutôt nous qui avons donné nos réserves de paracétamol en cadeau de bienvenue !... Attention aux contrefaçons sur tous les médicaments en général. A ce sujet, on trouve parfois des marques françaises, donc ne pas hésiter, notamment sur le doliprane, le paracétamol est très sujet aux contrefaçons. Attention aussi, les formes pour enfants sont moins présentes, donc il faut prévoir un bon stock pour des enfants en bas âge (jusqu’à 20 kg).

     

    Ce qu’on ne trouve pas facilement dans les pays que nous avons traversés :

    - Le smecta qui permet d’éviter des médicaments trop forts pour les enfants. Prendre de belles provisions avant le départ.

    - Les spasfons en lyoc, quand on a des petits bobos d’estomac.

    - Le sérum physiologique pour les yeux et les petits rhumes. Impossible à trouver nulle part. Il fait très chaud, et les yeux sont souvent secs. En plus l’air conditionné donne des débuts de rhumes sans arrêt. Les gouttes qu’ils vendent coutent très cher et sont pleines d’additifs inutiles.

    - L’acide borique en poudre, pour les petits pieds qui font un peu trop parler d’eux. Impossible à trouver également.

    - Les sprays antiseptiques de tout format. Ils sont très rares à trouver.

     

    Le palud : à l’épreuve, les anti paludéens n’ont pas été utiles (ni pris) en traitement préventif. Nous n’avons traversé aucune zone réellement à risque et nous n’étions pas dans une saison humide. Certains endroits peuvent être plus dangereux en période de mousson. Les vêtements et les répulsifs restent réellement meilleurs, plus confortables, et plus efficaces puisqu’on augmente les chances d’éviter aussi la dengue qui est bien plus dangeruse. Il ne faut pas hésiter à prévoir des vêtements amples et longs sur les jambes. Les asiatiques sont très pudiques, et nous avons été incités à faire de même très naturellement. Nous avons opté très vite pour des vêtements longs : pantalons, jupes ou robes longues légères.

    Pour les répulsifs : le DEET est interdit par exemple en Malaisie. Ce qui en dit long sur nos visions occidentales. On trouve sur place (en thaîlande et Malaisie) des répulsifs à base de produits plus naturels (citronnelle), sans DEET qui sont efficaces, sans danger pour l’environnement, et moins toxiques pour nous. Nous avons tous eu des maux d’estomac en utilisant les répulsifs achetés en France, « insect écran » à base de DEET. Dès qu’on en a sur les mains, ça passe dans l’estomac, c’est infect. On conseillerait donc d’en acheter un minimum, mais de se laisser conseiller sur place pour acheter d'autres produits sur place. 

    Les moustiquaires sont un très très bon copain de la nuit, non seulement contre les moustiques mais aussi contre les araignées, rampants, geckos et autres petits amis. Beaucoup d’hôtels en ont, mais quand on installe des enfants par terre, il faut un peu de matériel. Notre conseil est de prendre des moustiquaires 2 places. Les moustiquaires 1 place du vieux campeur sont faites pour une tente et non pour un lit. Elles sont un peu petites et étroites. Nous avons beaucoup tiré dessus, en vain, ça lache de tous les cotés.

    Vaccin anti-rabbique : absolument nécessaire de le faire en France, et au plus proche du départ. J’ai été mordue par un singe dans la "délicieuse" monkey forest de Ubud à Bali (à éviter d’ailleurs). On apprend par la suite qu’il y a régulièrement des épidémies de rages canines sur l’île... de là à ce que les singes soient porteurs, on est en droit de s’inquiéter. Donc, bien se faire vacciner, cela vaut énormément la peine. Si on se fait mordre, même en ayant été vacciné, il ne faut pas hésiter à consulter et se payer les deux injections de « booster». C'est plus commode que l'injection de gama-globulines. Sanofi vend ses vaccins anti-rabbiques partout, ils valent 20 Euros en Indonésie. 

    De façon générale, il faut faire très attention avec les chiens car ils ne sont pas très surveillés, et les maîtres ne vont pas aller vous dire qu'il y a des risques de rage! Nous n’avons pas été particulièrement prudents et avons laissé très souvent les enfants toucher les chiens. Mais il faut bien regarder les chiffres sur l’Asie, et bien prendre conscience qu’il y a énormément de chiens errants en Asie. En général ils sont horribles et on ne les approche pas, même les enfants. Mais il vaut mieux être prudent. Il y a sans doute bien plus de risques de se faire mordre que d’attraper le palud.

     

    SOUVENIRS ET ACHATS :

    La Birmanie recèle de petits trésors, très abordables. Les laques sont très belles et très intéressantes à Bagan. Après coup, nous aurions aimé avoir un budget plus large pour ces achats. En outre, on trouve des pierres (rubis). Le circuit est aux mains du gouvernement. Tous n’auront pas envie d’en acheter à cause de cela, mais ce sont de très belles pierres, à prix bien entendu, très intéressant. On peut faire ces achats à Rangoon.

    Les soies sont magnifiques, les sarongs ne coutent rien, donc cela vaut vraiment la peine de se faire plaisir et de rapporter du tissu. Les soieries de Mandalay sont parmi les plus belles que nous ayons vues. Les coupes proposées sont superbes (acheter les bas et les hauts qui vont avec), d’influence indienne, mais plus faciles à porter qu’un sari indien car les hauts descendent jusqu’aux hanches. En plus les birmanes sont plus grandes que les vietnamiens ou les thaïes, et les coupes sont bien plus adaptées à nos morphologies qu’ailleurs.

    Enfin, on s’est rendus compte que faire des achats en Birmanie est plaisant car les birmans ont un niveau de vie très bas et on ne regrette pas les achats ; les produits sont beaux, évidemment peu chers, et surtout, ce ne sont pas les produits qu’on retrouve sur tous les marchés d’asie.

    Si on veut faire des achats de valeur, les birmans sont friands de parfums français. A plusieurs reprises ils nous ont demandé si on avait du parfum, nous n’en avions pas, et avons regretté car c’est une monnaie d’échange à deux ou trois fois la valeur du produit en France. Donc, des petites eaux de parfum pour de gros achats, et des échantillons pour de petits achats seront un troc très efficace.

    Pour les chaussures : et en particulier les grands pieds, au-dessus du 43, il ne faut pas compter se rechausser, même avec des tongs au Vietnam. Très difficile aussi au Laos et en Birmanie. Donc le mieux est de faire ses réserves ailleurs ou de partir avec des increvables.

    Petits cadeaux : nous avions un stock de jolies bricoles (rubans, petits jouets, dés, toupies) qui ont vite été éclusées et fort appréciées. Les enfants dans les pays traversés jouent assez peu avec des jouets, et les feutres, blocs de feuilles, petits personnages (playmobils, légos etc) sont très appréciés des petits, mais c’est lourd à emporter longtemps. Il faut donc refaire des stocks régulièrement. Les grands connaissent et adorent le UNO. Par exemple on fait une partie et on leur laisse le jeu...

    Les enfants sont en général très forts en pliages et vous pilent facilement. Les filles, en Asie, sont très douées de leurs mains. Le mieux est d’apporter le papier (papier couleur, papiers épais) ou du matériel de dessin, collage etc, et de les admirer à l’œuvre.

    D’autres idées qui nous sont venues après :

    - chouchous pour les cheveux, petits cosmétiques, petits cadres en papier (type passe-partout), des écussons de France, des tours Eiffel…

    - Faire développer les photos prises avec eux et leur donner, quand on a le temps est immensément apprécié. Un couple de français en voyage nous a confié une photo d’eux avec une femme girafe, et nous a chargé de la remettre à cette dernière. Autant dire que le message fut bon à porter, et nous avons pu partager sa joie à la vue de la photo. Cela change tout le sens d’une photo prise avec des habitants. Cela devient un souvenir partagé, et non plus un cliché volé. Nous n’avons pas eu le temps de faire imprimer des photos mais avons souvent envoyé les photos par mail.

     

    MATERIEL DE CLASSE

    Nous avons acheté, au vietnam, des ardoises et quelques craies, pour faire les leçons et explications comme sur le tableau. A la pratique, nous avions constaté que les enfants sont plus concentrés sur une ardoise que sur un bout de papier brouillon. En plus c’est ludique, les enfants se lancent des défis dessin dans la foulée. Pour nous ça a marché et nous a énormément aidé pour garder leur attention.

     

    EN VRAC, d'autres idées de matériel qui nous a manqué :

    - Des pinces grand format pour fermetures hermétiques. Ça se trouve sur place.

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  • Le climat équatorial de Bali et de Java permet la culture du riz toute l’année laissant libre court aux paysans pour commencer leurs cultures quand ils le désirent et quelques fois à peine 15 jours après ma dernière moisson.

    Les rizières d’Ubud : un espace menacé

     

    Ici les rizières appartiennent à la ville d’Ubud et sont exploitées par quelques ouvriers agricoles qui bien souvent y habitent un cabanon en bambou. Ces ouvriers continuent de travailler ces terres malléables à souhait et qui donne sans compter tout au long de l’année.

    Les rizières d’Ubud : un espace menacé

    En premier lieu, les parcelles à travailler sont remise en état après chaque moisson. On relève les murets de terre, on taille les bordures à la serpe et l’on parfait le système d’irrigation.

    Les rizières d’Ubud : un espace menacé

    Ensuite elles sont inondées pour mieux être labourées soit à la main avec une fourche bêche soit avec un bœuf tractant sa charrue soit le plus souvent avec un motoculteur.

           Les rizières d’Ubud : un espace menacéLes rizières d’Ubud : un espace menacé

    Vient après le terrassement soit avec un long râteau en bois sans peigne soit toujours au motoculteur afin que la surface soit la plus plane possible pour accueillir les nouvelles plantations.

    Les rizières d’Ubud : un espace menacé

    Puis à nouveau la rizière est inondée pendant quelques heures avant d'être prête pour le repiquage du riz.

    Les rizières d’Ubud : un espace menacé

    Cette étape de repiquage est fantastique, elle vous transporte dans un autre monde plus calme plus serein.

    Au cours d’une promenade je me surprends à regarder longuement un vieil homme. Quel âge a-t-il 60, 70 ans ? Certainement plus à la vue de son visage. Je le vois préparer ses plants à repiquer qu’il déracine de son carré de semis. Chaque motte est délicatement secouée pour ne garder que les racines. Puis les tiges des jeunes pousses de riz sont raccourcies et enfin le tout est placé dans un plateau en osier.

    Les rizières d’Ubud : un espace menacé

    Les rizières d’Ubud : un espace menacé

    Les rizières d’Ubud : un espace menacé

    Par la suite le vieil homme se dirige vers la rizière à replanter. Là s’enfonçant jusqu'au genou dans cette terre noire et meuble, je le vois faire de grand pas pour couper sa parcelle en deux. Puis se courbant dans son champ il prend ses plants de riz dans son panier qui flotte sur l'eau et les repique par poignée de 4 ou 5 tous les 20 cm. Le geste des milliers de fois répétés est sûr, régulier et rapide.

    Les rizières d’Ubud : un espace menacé

    Les rizières d’Ubud : un espace menacé

    Les rizières d’Ubud : un espace menacé

     

    De temps en temps le vieil homme se redresse, me regarde et me sourit. Je lui rends l’appareil. Ce travail est éreintant pour cet homme mais il y a quelque chose de magique à le regarder faire. Sous le soleil couchant, on voit apparaître les centaines de pousses d’un vert éclatant bien alignées qui se plient au gré du vent.

    Les rizières d’Ubud : un espace menacé

    Les rizières d’Ubud : un espace menacé

    Un peu plus loin je vois un couple de vieux paysans, eux aussi, moissonner leur champ à l’aide de leur grande faucille. Habilité et rapidité sont de mises. En peu de temps la parcelle est coupée, le riz mis en fagot puis disposé sur les murets afin d’être acheminé pour le battage du riz. Plus tard il séchera au soleil sur le sol à même une bâche en plastique pour finir en sac de 50 kg.

    Les rizières d’Ubud : un espace menacé

    Les rizières d’Ubud : un espace menacé

     

    Les rizières d’Ubud : un espace menacé

    Des « rices fields » à Ubud, on en trouve encore cachés derrière les nombreux hôtels. Ces rizières font le charme d’Ubud et la joie des touristes qui aiment s’y promener pour découvrir à deux pas du centre ville la beauté des cultures de riz en terrasse et tout son système d’irrigation multiséculaire.

    Les rizières d’Ubud : un espace menacé

    Mais voilà la construction de nouveaux immeubles fait rage et grignote chaque jour un peu plus ces terres nourricières. L’expansion et la densification d’Ubud est inéluctable pour accueillir les vacanciers toujours plus nombreux.

    Nous occupons lors de notre séjour à Ubud un cottage au milieu des rizières et à l’écart du tumulte des rues du centre ville. L’endroit est bien approprié pour avoir un peu de nature et de tranquillité nécessaire pour faire travailler les enfants avant la suite de notre voyage.

     

    Il y a quinze seulement la vue de l’hôtel ne donner que sur les rizières aujourd’hui il ne reste qu’une bande de terrain grande comme 3 terrains de football entourés d’une multitude de guesthouses, villas et cottages.

    Les rizières d’Ubud : un espace menacé

    Ces terrains sont condamnés à être construits : d’ailleurs depuis notre arrivé nous voyons chaque matin une noria de femmes acheminés sur leur tête les parpaings des futurs constructions en pleine rizière. Bientôt une nouvelle villa avec sa piscine.

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  • Bali c’est fini ?

    Nous sommes à Bali… pour l’instant.

    Dans un accès d’agacement, coincée entre une moto et le trottoir, dans un brouhaha d’enfer, je me suis entendue dire aux enfants « Bali, c’est fini, Bali c’était il y a trente ans, il y a peut-être eu un petit paradis ici avant, mais maintenant, circulons, il n’y a plus rien à voir ».

    Bon, c’est un peu définitif.

    Remontons à quelques clichés, qui n’engagent que ceux qui y croient : imaginons Bali, peuplé d’artistes avec des fleurs dans les cheveux, des jardins tropicaux, des rizières, des volcans, des maisons en bois, des lits à baldaquin, des portes ajourées, des petits singes sacrés, des encens, des tableaux art déco, une pluie tropicale, des danseuses parées, des temples abritant des dragons…

    Aujourd’hui, les artistes sont devenus pizzaioli, les rizières sont coincées au bord d’une route et il faut payer pour avoir le droit de les voir, les monstres des temples ont fui devant les marchandes de fringues, les maisons sont décorées chez pier import, les portes ajourées sont faites à la va-vite et ne ferment pas, les singes sacrés ont suivi la société de consommation et vous mordent s’ils n’ont pas à manger… Et le volcan ? Il dort, et ferait bien se réveiller pour raser tout ça !

    Pour être honnête, je suis prête à accuser le tourisme, à nous accuser même, et à m’en aller très vite si cela pouvait changer les choses. Je devrais aussi avouer que nous n’avons vu qu’Ubud, car on nous a déconseillé d’essayer les plages… Je parle donc un peu vite, sans doute…

    Pour les plus doués, plus imaginatifs, ou pour les patrons de spa ou de restaurants, Bali n’est peut-être pas encore fini...

    Quant à nous, nous finissons après-demain une dizaine de jours à Ubud, essentiellement consacrés à faire les devoirs et à boucler l’année scolaire. Quand même, il faut reconnaître que la retraite est douce, la lumière du matin pleine de promesses, les bruits de la nuit sont encore là , les petits jecos et les crapauds chantent encore, indifférents au drame consumériste qui se joue autour. Quelques vieux partent encore dans les rizières de bon matin, les outils à l’épaule, reviennent le soir les pieds gris de boue séchée après avoir repiqué les semis.

    Devant notre hôtel se construit une villa avec une piscine, comme dans toutes les rizières que compte encore Ubud. Un mur va bientôt isoler la maison du petit vieux et la rizière sera coupée en deux. Un jour, sa maison sera démontée, son cabanon en bambou ne résistera pas longtemps. Et lorsqu’il ne sera plus, oh oui , alors il sera, avec les autres anciens, honoré d’encens et de ces fleurs de frangipanier délicatement disposées dans des coupelles de palmes tressées à la porte des enclos familiaux.

    On ne respire plus ici que grâce à son imagination : quelques touristes évaporés espèrent encore trouver de l’authentique, parcourant les routes en achetant des vêtements et des statuettes, et les balinais espèrent s’enrichir encore plus vite. Mais c’est la fuite en avant. Les plus heureux ou les plus honnêtes ici sont sans doute ceux qui se contentent du soleil et de la mer, ne cherchant pas à singer ou trahir la culture balinaise.

     

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  • Et dire que nous avons failli faire l’impasse ! Après la randonnée très matinale pour voir le lever de soleil sur le volcan Bromo et son spectaculaire cratère, nous ne pensions pas enchaîner le lendemain avec la courte mais raide ascension du Mont Ijen pour y découvrir son lac d’acide sulfurique aux eaux turquoises et sa mine de soufre. Il a suffi d’une rencontre de deux minutes avec un photographe professionnel après le retour du Bromo pour nous convaincre. « incroyable »… « expérience unique »… « 100 fois moins touristique que le Bromo »… « beauté exceptionnelle ».

     Incroyable KAWAH IJEN

    Et bien c’est vrai, tout est vrai. Le Kawah ijen vous transporte dans un monde extraordinaire. Après 1 ½  heure de marche, en compagnie des porteurs de soufre, on débouche sur une vue incroyable aux bords du cratère. Lorsque les fumées d’émanation de soufre se dissipent, le lac bleu turquoise et la cheminée de soufre apparaissent dans toute leur splendeur. C’est subjuguant ! Les enfants ont adoré, les fumées aux senteurs d’œufs pourris un peu moins.

    Incroyable KAWAH IJEN

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    Les touristes les plus téméraires descendent au bord du lac d’acide avec les porteurs jusqu’à la mine de souffre bien que cela soit interdit et en reviennent bouleversés. « je n’ai jamais rien vue de si beau »…  « c’est le travail le plus dur que j’ai jamais vu »… « c’est un des moments les plus forts dans ma vie » : ce sont les quelques témoignages de randonneurs souvent français que j’ai recueillis auprès du cratère.

    Incroyable KAWAH IJEN

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    Mais il y a de quoi, les photos parlent d’elles-mêmes. Les porteurs sont à moins de 3 mètres des eaux acides dont la température avoisine en temps normal 25 °C et un peu plus de 50°C lorsque le volcan travaille. Ils récoltent le soufre à tour de rôle à la sortie des tuyaux en métal de 20 centimètre de diamètres. Ces derniers liquéfient les vapeurs avant qu’elles ne se cristallisent à leur sortie en de grosses cataractes jaunes et presque orange pour les moins dures.

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    C’est en redescendant que nous faisons la connaissance de Suritari, 35 ans récoltant et porteur de soufre depuis plus de 10 ans.

    Incroyable KAWAH IJEN

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    Sa femme travaille dans les plantations de café d’arabica aux alentours du Kawah Ijen comme beaucoup d’autres.

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    Ils ont 2 jeunes garçons de 2 et 3 ans. Suritari effectue aujourd’hui son deuxième trajet. Il nous fait essayer le portage. Une latte en bambou directement sur l’épaule et dans les 2 paniers d’osiers plus de 60 kg de soufre pur. Avec Constant, on est fier de soulever les paniers et aussi très content de les reposer, le poids et les frottements sont impressionnants.

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    Suritari nous montre ses cicatrices et ses épaules déformées comme les 350 porteurs du Kawah ijen.

    Incroyable KAWAH IJEN

    Ce travail est harassant, épuisant. Tout le long du chemin, nous apercevons des paniers coincés entre deux pierres à hauteur d’épaule, le porteur assis à côté pour se reposer.

    Incroyable KAWAH IJEN

    Ici pas de place pour une réflexion sur la pénibilité au travail. En discutant avec Suritari, il nous explique qu’il fait deux trajets par jour, quatre à cinq fois par semaine, chaque aller-retour lui prend au moins 4 à 5 heures. Nous comprenons qu’il gagne 1800 roupiah par kilo, nous verrons par la suite que chaque kilo lui rapporte seulement 800 roupiah. Il nous invite à le suivre jusqu’à la pesée et au paiement de sa « récolte » du jour. Sur la balance un premier sac du premier trajet du matin (40 kg) puis le second (60 kg). Pour 100 kg et ses 8 heures de travail déjà effectuées à 10 heures du matin Suritari gagne 82 000 roupis soit 5 euros ! C’est aussi pour ça que ce travail est réputé être l’un des plus durs au monde. Le soufre servira au raffinage du sucre de canne dans les fabriques des alentours. 

    Incroyable KAWAH IJEN

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    Plus qu’une marche, cela a été une expérience : marcher derrière les porteurs, voir leur dos se déformer sous le poids, leur visage grimacer lorsqu’ils posent leur charge, éviter de les déranger dans la descente… Nous avons tous été très impressionnés par ce travail qui rappellerait plutôt les forges de titan. Nous avons vu de très près le courage de ces hommes qui donnent leur force pour une poignée de roupiahs, quelques euros. 

    Incroyable KAWAH IJEN

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    Merci à Claude Chauvin qui nous a convaincu de vivre cette expérience et merci à Suritari d’avoir partagé de son temps pour nous expliquer et faire vivre son quotidien.

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