• Birmanie - Rangoon

     

    Birmanie - Rangoon

     

    Birmanie - Rangoon

     « Visiter » Rangoon… il y a comme quelque chose qui ne sonne pas juste.

     

    On nous avait prévenus qu’il n’y a pas grand-chose à visiter en dehors de la pagode Shwedagon. Et bien, c’est un euphémisme.  Cette ville ne se « visite » pas. Elle s’observe, avec une armure, toute la foi possible dans le peuple birman, et l’espoir qu’un jour les choses s’amélioreront pour eux.

     

    On y arrive par nécessité parce que c’est la capitale, et dans tous les cas il vaut mieux être prêt à la regarder en face. Pas moyen de faire semblant.

     

    Nous sommes arrivés le 15 à midi, pour y passer deux jours, le temps d’organiser le transfert pour Bagan. Autant dire que le soir même le transfert était organisé et que nous n’y avons passé qu’une nuit , la journée du 16 et sommes partis le soir pour Bagan en bus de nuit.

     

    L’aéroport et les grandes artères pour aller vers le centre-ville font plutôt une impression agréable, les Birmans ne vous assaillent pas avec autant de verve que les Thaï, ils donnent tout de suite l’impression d’être discrets, calmes. La nature est belle, même en ville. Mais une fois dans le centre- ville, on se pince pour y croire. Le centre n’est pas vétuste, il est totalement insalubre. C’est un amas de taudis gris, verts, noirs, sales, les façades ont une seule fenêtre (les pièces aveugles sont courantes, d’ailleurs c’est mieux car ça évite le cauchemar de la rue). Il y a des travaux partout, ce qui pourrait être bon signe, mais leurs machines sont aussi vieilles que Crésus et les travaux ne sont que des rustines. Les trottoirs sont de vagues plaques de béton qui recouvrent, entre deux trous, les égouts qui passent quelques centimètres en dessous et qui dégagent des odeurs… inconnues pour nos nez européens. Le tout sous un soleil de plomb qui vous cuit tout ça. La nuit n’apporte aucun charme puisque les néons blafards prennent le relais.

     

    Le sentiment qui nous a envahis n’était pas l’envie de s’en aller, mais une consternation totale et une grande tristesse pour les habitants de ces quartiers.  Ce n’est même pas le moyen-âge, c’est la déliquescence. Les Birmans essaient de travailler là-dedans, travaux, commerces, transports, mais il n’y a plus rien à faire. Toutes les infrastructures datent de l’arche de noé, mais prennent l’eau. On sent qu’ils n’ont rien pour réparer les fuites. Autant pomper à la paille.

     

    Dans la geusthouse, située au 3ème étage, le personnel s’agite pour accueillir les clients dans quelques mètres carrés mais ils doivent d’abord faire fonctionner le groupe électrogène qui va faire fonctionner la pompe à eau pour faire monter l’eau courante dans les étages. Pas étonnants que les draps soient sales et que les machines ne tournent pas tous les jours. Ils se portent des litres et des litres d’eau minérale sur 3 étages à pied, et servent tant bien que mal une assiette de riz et un nescafé au petit déj.

     

    Nous avons testé les transports locaux… Il y a un « steward » dans le bus, qui annonce les destinations (le nr du bus ayant disparu depuis longtemps) et les arrêts. Super sympa, on paie 10 centimes le ticket, et on sait pourquoi. Ça brinquebale, on voit la route à travers, et le moteur expire à chaque arrêt. Les enfants sont consternés mais rigolent quand même. Mais on imagine le cauchemar de ceux qui vont travailler. Et quand on voit où se trouvent les universités, à l’autre bout de la ville, les embouteillages, et les transports qui les desservent on ne rigole plus du tout. Le soir, les bus sont littéralement bondés, on a l’impression qu’ils se déforment tellement les gens sont écrabouillés, et tout ce petit monde reste coincé des demi-heures et des demi-heures (on a observé, assis pendant 2heures dans le taxi à coté). La conclusion est malheureusement évidente. Il y a un truc qui ne va pas. Les tonnes d’effort, de persévérance et de travail de ses birmans ne semblent pas très efficaces.  Ce qui est sûr et très efficace en revanche, c’est l’habileté du système birman pour réduire à néant leurs efforts et empêcher qu’ils s’en sortent…

     

    Birmanie - Rangoon

     

     

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  • Commentaires

    1
    Vendredi 24 Janvier 2014 à 02:46

    ici, ce qui fait peur, ce n'est pas le bus, ce sont les grattements de gorge de birmans qui chiquent toute la journée et crachent par terre un petit jus rouge.... bon appétit.

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