• A la rencontre des éthnies Paluang et Pa-o

    Depuis quelques jours nous sommes au bord du lac Inlé, au cœur de l'état SHAN. Nous y sommes arrivés après deux jours de marche depuis Kalaw, une ville de montagne à 1400 m (il y fait d'ailleurs très froid). Nous avons fait un petit trek de deux jours, qui permet de rallier le lac Inlé avec une étape dans un village. Le trek est très bien, et en dépit des descriptifs un peu bégueules qu'on peut lire sur les guides, c'est une vraie aventure, et surtout une aventure humaine inoubliable. On traverse des villages Paluang, et Pa-O, deux minorités ethniques de l'état Shan, donc certains ne parlent pas le birman.

     

     

    Tous les hôtels ont des contacts pour les organiser et la logistique est super bien rôdée. Notre guide était tout jeune, il parlait bien anglais et nous avons discuté à bâton rompu pendant les deux journées de marche. Son histoire est déjà un voyage.

      

     Jake, notre guide a 20 ans.

    Il est fils d’agriculteurs à Kalaw, cultivateurs d'ail et de choux fleur, qu'ils vendent au marché.  Il a un jeune frère de 16 ans, et une petite sœur de 2 ans . Sa mère a 38 ans, et son père 40. Son père est népalais, installé à Kalaw dans le centre du pays depuis les guerres mondiales, à l'époque où les britanniques recrutaient des soldats dans les colonies. Il y a d'ailleurs à Kalaw plusieurs communautés différentes, cohabitant bien : des sikh, des népalais, des musulmans.

    Jake commence son métier de guide, tout en poursuivant ses études d’histoire. Il nous explique qu’en Birmanie, l’université dure 3 ans, la première année compte 10 mois d’enseignement, la deuxième et la troisième 2 mois. Le programme porte, en 1ère année sur l’histoire de la Birmanie, en deuxième année (soit pendant 2 mois) , sur l’Asie, en 3ème année (soit pendant 2 mois) sur le reste du monde… Coté géographie, c’est sans doute assez limité, à en croire les yeux grands comme des poêles qu’il a fait quand il a nous a vu sortir notre grande carte de Birmanie. Comme il n’en finissait pas de s’étonner, nous lui avons laissé la carte. Il découvrait manifestement les frontières du nord du pays…

    Le reste du temps, les étudiants travaillent pour gagner un peu d’argent. Au bout des trois ans, il y a rarement du travail. Pour les étudiants qui choisissent d’enseigner, il existe un diplôme en cinq ans, idem pour médecine et droit. Mais comme il n’y a pas de travail, Jake a choisi d’être guide. Il améliore son anglais et rencontre des voyageurs. Un bon moyen pour lui de s’ouvrir sur le monde. Sans doute que c’est ce qu’il y a de mieux à faire, et je dirais qu’il ne faut sans doute rien regretter, car le métier de guide a un rôle immense à jouer dans les prochaines années en Birmanie. Les guides se rendent dans les villages, parfois très reculés ou coupés des axes de communication. Ils conseillent les marcheurs sur ce qu’il convient d’offrir en arrivant (souvent les paquets sont destinés aux écoles). Pour ceux qui sont sensibilisés aux questions de l’environnement (pas tous, mais cela peut venir), ils peuvent porter le message, montrer quelques exemples. Le nôtre s’apprêtait à jeter les semelles en plastique de ses chaussures (qui ont rendu l’âme en cours de route), mais nous lui avons tendu un sac poubelle et il a descendu ses déchets jusqu’à la première poubelle.

     Et pour les marcheurs, ce sont des mines d’information. En tous cas, un guide étudiant en histoire, ça vaut le coup. Etant donné le développement du tourisme, et ne soyons pas pessimistes, d’un tourisme amateur de nature, il y a un enjeu à saisir. Pour les guides qui croient à leur métier, ils peuvent faire des choses formidables. Les touristes que nous avons vus en trek ne nous ont pas fait craindre le pire. Amateurs de marche et écolos, prenez rendez-vous pour des marches en Birmanie, si le pays s’ouvre dans quelques années car il y aura des merveilles à découvrir.  En tous cas, nous nous sommes promis d’y retourner, si possible dans le nord du pays, dans les hautes montagnes à la frontière chinoise…

     

    Le trek était splendide, les paysages variés. On marche le long des rizières à sec, on traverse des bois qui rappellent la méditerranée. On rencontre en chemin des enfants qui vous disent bonjour, des femmes qui trient leurs piments, des hommes qui travaillent l'osier, des chars à buffles, des paysans arrosant leur potager avec un petit arrosoir rempli dans le marigot d'à coté, marigot où un homme est en train de faire la toilette de son buffle... On croise des hommes qui surgissent d'on ne sait où en portant des bambous de 8 mètres de long.

     

     

    Nous avons dormi dans une ferme mise à disposition par une famille. Nous avons assisté au retour des bœufs, le soir. Chacun s’active avant que la nuit tombe.

    A la rencontre des éthnies Paluang et Pa-o

     

     

     

     

    Couchés avec la nuit, levés avec le soleil...

    nous nous sommes remis en route en même temps que les bœufs qui repartaient aux champs, laissant derrière nous la petite famille se réchauffer les mains autour du feu dans la cour.

     

     

     

     

    Ici la nature est puissante, présente dans la vie des hommes, rude, généreuse. Il n’y a ni eau courante, ni électricité. Pendant la nuit le silence est immense, mais on entend le village entier qui sommeille. Et au matin, on frissone un peu devant autant de simplicité et de beauté.

     

     

     

     

     

    A la rencontre des éthnies Paluang et Pa-o

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    A la rencontre des éthnies Paluang et Pa-o

     

     

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  • Commentaires

    1
    Vendredi 31 Janvier 2014 à 07:57

    Ma-gni-fique !!!

    2
    Alexandra.M
    Vendredi 31 Janvier 2014 à 08:14

    C'est vraiment très jolie !!!! 

    3
    Lili
    Samedi 1er Février 2014 à 09:06

    C'est super beau , la nature comme il y a une cinquantaine d'années chez nous !


    Lili

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