Vietnam - le bourg de Meo Vac où nous avons passé 5 journées dans une ancienne maison Hmong, réhabilitée en auberge.

Le périple montagnard au vietnam se poursuit. Nous avons loué une voiture avec un chauffeur via une agence recommandée par des français vivant à Hanoi et rencontrés à Luang Prabang. Nous avons quelques nuits réservées, notamment une chez l'habitant, au col de Qhan Ba car dans ces montagnes reculées, on ne compte pas sur Agoda. Bien nous en a pris!

Pendant cinq jours, la petite auto a donc parcouru quelques centaines de kilomètres sur les routes vietnamiennes chargées de voitures, même dans les lacets les plus étroits. Nous avons croisé camions, motos, mobylettes, montagnards portant les costumes traditionnels, étalages de bois en train de sécher sur les routes, éboulements, route coupée vers le Ha Giang et déviation. Nous avons approché deux fois la frontière chinoise, c'est pas franchement sexy mais c'est marrant. ça ne donnait pas envie de traverser le pont...

 

Le passage à Sapa a été super sympa, sympa sapa, mais sans doute plus joli quand on voit le paysage. Deux jours de brouillard, quasiment... De notre hotel, "Lake View Inn", nous avons bien ri en distinguant à peine le pédalo de service qui s'approchait des rives, dans un grincement digne du Shining. Mais bon, deux nuits sous la couette, après avoir souffert de deux mois de canicule nous ont fait un bien fou. Le petit hôtel était bien chaleureux, cela nous a propulsé à la montagne pour notre plus grand bonheur. La visite au village voisin est plutôt d'un intérêt limité, hormis celui d'acheter quelques tissages et broderies directement aux Hmongs.

Mais la présence des Hmongs dans les rues de Sapa, proposant leur productions de broderies est touchant, mais a quand même un petit air de parade de Dysney Land... La consolation est qu'on arrive à discuter avec eux car ils parlent remarquablement bien le français et l'anglais, et même si on n'achète rien, on passe un moment intéressant quand même. Cette mono économie fondée sur la vente de leurs broderies a quand sonne parfois comme une lente asphyxie de leur mode de vie traditionnel.  Pour ceux qui souhaitent faire des achats de belle qualité, les boutiques d'artisanat de Sapa proposent des réalisations superbes. Nous avons été très très tentés.

Sapa - bac pour la teinture d'indigo.

Les Hmongs sont réputés pour leur maîtrise de la technique de la teinture à  l'indigo. Ils dessinent le motif avec une sorte de résine, trempent le tissu dans l'indigo, le rincent, puis retirent la résine, laissant apparaître le dessin. C'est vrai que c'est très beau, on est très tentés.

 

Après Sapa, nous avons commencé la traversée vers le Ha Gian. Le passage du col vers le Ha Giang n'a pas été possible car la route avait été coupée par des effondrements de terrain à cause de la pluie.

 

Après une nuit glauquissime dans un hotel de pur style vietnamien communiste dans la ville de Viet Quang  avec une ténardier absolument odieuse, nous avons connu la douceur d'une nuit dans une famille Dzao Rouge, dans le plus joli vallon qu'on ait pu voir depuis le départ à Quan Ba. Cela a bien adouci certains aspects rudes du pays, et de la vision peu sexy de la frontière chinoise.

la ville de Viet Quang : ses mécanos, ses soudeurs, ses quincaillers, vendeurs de pneus, vendeurs de casques... on ne peut pas dire que les villes du nord vietnam soient pleines de charme ...

la frontière chinoise

Nous sommes passés par une région peuplée de Thai, une minorité ethnique de la région. Ils cultivent le riz en terrasse, ont des bassins autour de leur maison, et des potagers très remplis. Ces villages traditionnels sont tellement plus jolis que les villes vietnamiennes modernes sans âme !

répétition de musique dans la salle commune

les litchis arrivent à maturité, on se régale

 

 

Ce soir là, nous avons dormi dans un village Dzao Rouge, appelé Nam Dam , au col de Qan Ba. Ce village est aidé par une association pour développer le tourisme, apprendre aux habitants à tenir des chambres d'hôtes, proposer les produits de leur ferme. Nous avons été merveilleusement accueillis. Cette famille, grâce à ces revenus, continue de vivre de manière traditionnelle, travaillant leurs terres et vivant en famille élargie. Les enfants ont pu assister aux soins prodigués par la grand-mère à son petit fils. Cocktail de plantes écrasées appliquées sur une grosse entorse à la cheville. A ces gens héritiers de la médecine chinoise, nous ne nous sommes pas permis de proposer nos médicaments, mais la cheville était bien bien bleue! 

Nous avons partagé leur repas et trinqué l'alcool de riz. La nuit a été bercée par les caquètements des poules et les hennissements des chevaux. Au petit déjeuner, il a fallu ruser pour éviter les traditionnelles nouilles instantanées aux crevettes sans vexer nos hôtes ....

le col de Qan Ba

 

le village de Nam Dam

 départ de Nam Dam, vers Meo Vac

Le grand intérêt de la suite du parcours a été de pouvoir admirer un paysage et des routes absolument spectaculaires. Un relief karstique, qui permet quelques cours de géo en passant, des à pics, des plateaux, et par chance deux jours de soleil nous ont fait oublier un peu la rudesse des vietnamiens et leurs villes hideuses.

le fameux col de Ma Pi Leng

 

 

et aussi

 

le nouvel an Lao : par Léopoldine

le nouvel an Lao : par Ambroise

le centre des éléphants : par Léopoldine

The elephant conservation center, par Constant

la petite maison dans la prairie en version vietnamienne. Une seule voix...

 

le poste frontière de Tay Trang

Nous sommes au Vietnam depuis le 25 avril. Nous sommes entrés par la frontière de Tay Trang, au nord ouest, par la route qui relie Luang Prabang à Dien Bien Phu. Fatigués des transports en commun plus de difficiles, nous avons loué une voiture avec un chauffeur pour faire ces deux journées jusqu'à Dien Bien Phu, et avons fait de même du coté vietnamien pour la traversée des montagnes du nord, jusqu'au nid d'aigle de Méo Vac, dans les montagnes du Ha Giang, plein nord

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la descente vers Dien Bien Phu

La visite de Dien Bien Phu nous a beaucoup intéressés. C'est un bon plongeon dans l'histoire du Vietnam et dans la découverte de la mentalité du pays... Le pays fête en ce moment, le 1er mai et 7 mai, la fête nationale et la commémoration des 60 ans de Dien Bien Phu. Nous avons donc découvert leur ardeur patriotique dans les préparatifs des défilés, les spectacles des représentations gigantesques de la victoire, des batailles, du soutien des populations avec les convois de vélos (un peu nos taxis de la marne). 

 

la vue vers l'ouest, route de Luang Prabang

vue vers le nord

 

Ambroise qui n'a pas tout compris, ou plutôt si, en fait il a tout compris!

la colline "Dominique" sur laquelle se trouve le monument de la victoire

et la colline Eliane, là où ça a fait boum

le cimetière militaire vietnamien

la vue vers le sud

sortie de classe...

 

On comprend la répercussion de cette victoire dans la fondation du pays. Mais quand même ... pas une explication en anglais, pas un panneau indicatif, un musée en travaux (tant mieux, ce sera sans doute mieux pour les suivants), les seules représentations des français sont les images de propagande représentant des français hirsutes, tapis dans un tour... ou celles des prisonniers. Bon, fallait peut-être pas s'attendre à autre chose...

les répétitions des commémorations

 

 

un autre aspect de Dien Bien Phu...

Le nationalisme est très fort, le communisme est encore très présent, l'autorité est partout, même dans la façon très catégorique de s'exprimer des vietnamiens ! Pourtant, toutes les personnes que nous croisons nous dévisagent avec intérêt, nous prennent en photo, sont très gentils, veulent savoir d'où nous venons ... rien à voir avec le discours ambiant. La paix semble plus évidente par les populations que par les politiques, et c'est super instructif pour nous tous.

Autre petite leçon d'histoire, nous imaginons aussi la longue marche des sept mille de prisonniers français, dont 4000 sont dans la marche forcée jusqu'à la frontière chinoise. Nous qui parcourons la même route jusqu'à Lai Chau, à la frontière chinoise, nous pouvons constater comme le pays est dur, la pluie tombe toutes les nuits en cette saison et les nuits sont froides. C'est impressionnant. 

De Luang Prabang à Dien Bien Phu, c'est deux facettes de l'histoire de France et de l'Indochine, deux populations complètement opposées, les Laos et les Vietnamiens, et deux séjours qui s'annoncent complètement différents.